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Tribune : l'autoroute Castres-Toulouse, il est temps d'arrêter !

Une question de bon sens et des raisons environnementales !

Quatorze organisations, dont mon entreprise, ont saisi le Tribunal administratif contre l’arrêté autorisant les travaux. Un référé suspension va être jugé le 25 juillet à Toulouse.

Que faut-t-il pour entendre raison et avoir le courage d’arrêter ce grand projet inutile, décidé en d’autres temps ? C’est la voix du progrès, nous dit-on, ce fameux « désenclavement » qui apporterait à Castres un nouvel élan économique.

En tant que chef d’entreprise ayant contribué à la relance de l’activité textile aux portes de Castres en créant voilà 40 ans une activité florissante alors que personne n’y croyait, je veux dire que l’on peut penser en même temps développement économique et protection de l’environnement. Je veux dire que l’on peut penser un développement territorial durable et solidaire. Je veux dire que le projet d’A69, qui a reçu des avis défavorables des autorités compétentes, repose sur des arguments fallacieux.

À ce jour, voici l’état de la circulation :

LES TRAFICS ROUTIERS sur le réseau national en région Occitanie en 2019
© DREAL

Le tronçon A680 Verfeil-l’Union supporte 5.640 v/j. Seule une fraction de ces véhicules effectue le parcours complet Castres Toulouse. 2.000 ? 3.000 ? D’après ATOSCA, 80 % se reporterait sur une autoroute payante (hypothèse très optimiste au regard du montant du péage !)

La puissance publique valide donc une autoroute pour 4.500 véhicules maximum. De plus, tout va dans le sens d’une diminution du trafic routier (télétravail, relocalisation de l’économie, covoiturage, politique ferroviaire..)


Une autoroute inutile

Nous ne sommes pas enclavés. Nous avons une Route nationale qui a été largement améliorée depuis 20 ans et pour laquelle il manque seulement quelques derniers aménagements. Comme le soulignait le Commissariat Général à l’Investissement dès 2016, les gains de temps de transports liés à l’A69 ont été largement surestimés par la maîtrise d’ouvrage. Au lieu de l’A69, poursuivons l’amélioration de la RN126 et investissons dans le ferroviaire !

Nous sommes un territoire dynamique : nous avons un taux de chômage légèrement inférieur et le même revenu médian (source INSEE 2020) que le nord du Tarn malgré la désindustrialisation passée qui nous a affectés plus lourdement.

Nous savons que les « autoroutes génèrent des développements à l’extérieur des centres-villes et que Castres deviendrait plus qu’aujourd’hui une ville satellite de la métropole toulousaine.



Quel modèle économique pour une infrastructure qui ne peut qu’être déficitaire ?

La Commission Orientation des Investissements en janvier 2023 a acté que plus aucune 2 fois 2 voies ne devaient être réalisée à moins de 10 000 véhicules par jour.

L’investissement est assuré par ATOSCA avec une participation de la puissance publique de 23 M€, sans compter la mise à disposition de deux déviations (à Soual et à Puylaurens, valeur 75 M€). Un péage le plus cher des péages de France : 17 € AR pour les voitures -valeur 2021 pour 53 kilomètres.

Qui financera le déficit structurel ? Les parties grisées du contrat de concession ne nous permettent pas de savoir ce qu’il en sera. Seule certitude, l’Etat récupère l’autoroute après 55 années de concession.

En cas de dédit de la puissance publique, l’indemnisation du concessionnaire est de 114 M  €, Mais  la facture sera beaucoup plus élevée et injuste si les décideurs persistent dans ce projet funeste.


Alors pourquoi persister dans cette idée vieille de 30 ans et aujourd’hui anachronique ?

Par fidélité à un grand homme, mon voisin Pierre FABRE, qui a fortement marqué le territoire par son dynamisme entrepreneurial et par sa vision sociale, sociétale et environnementale de l’entreprise bien avant que ce soit la tendance.

Au delà des 15 minutes gagnées, c’était pour lui une question d’image : une entreprise de son envergure ne pouvait pas être reliée à une métropole par une simple route. C’était peut-être vrai il y a encore 10 ans. Mais ce ne l’est plus aujourd’hui. Il y a beaucoup plus à gagner en termes d’image et d’être sur le premier territoire de plus de 100 000 habitants qui invente une autre mobilité et un autre art de vivre. Mais, la machine s’est mise en route.

Le recours en annulation de l’autorisation environnementale

La Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur est la seule qui puisse autoriser la dérogation aux lois française et européenne de protection de la nature Ici, elle n’est pas démontrée : le “désenclavement” du bassin Castres-Mazamet, est sans fondement.

Le référé suspensif

C’est maintenant le temps de la justice, un temps long. Il est impératif que les travaux soient suspendus pour éviter la situation absurde et injuste où l’autoroute serait jugée illégale d’ici deux ou trois ans mais en partie construite. 

C’est pourquoi, nous avons demandé la suspension des travaux engagés au lendemain de l’attribution de l’autorisation environnementale à ATOSCA le 2 mars 2023 afin que dans un État de droit crédible, la justice puisse se prononcer sur les nombreuses irrégularités réglementaires qui impactent ce dossier.

Le 26 juillet, le Tribunal Administratif de Toulouse n’a pas jugé nécessaire de suspendre les travaux.

La lutte s’amplifiera partout et par divers moyens, notamment juridique, nous ne manquons ni de ressources ni d’imagination…

Je pense fermement que nous ne sommes pas des territoires périphériques qui ont un besoin vital d’être reliés en temps réel à une métropole. Nous créons des écosystèmes résilients portés par la volonté de femmes et d’hommes soucieux de participer au devenir d’une société où l’humain et la nature sont respectés. Et nous en sommes fiers.

Alors, faites vous votre propre idée, allez sur le site de la voie est libre et si vous aussi, vous pensez qu’il est temps d’arrêter cette autoroute, vous pouvez signer la pétition qui a déjà
recueilli 50 000 signatures.

© Images : La Voie est Libre !